le premier descriptif MONT CARMEL
Mont Carmel
Du nomade au sédentaire
Au cours des IVe et IIIe millénaires avant notre
ère, la région du Mont Carmel connaît les influences des peuples nomades ou
semi-nomades qui sillonnaient alors le « pays de Canaan »,
c’est-à-dire la
Syrie-Palestine. A
En
Palestine, l’âge du Bronze Ancien (vers 3300-2000) marque le passage à une
civilisation urbaine reposant sur une économie agricole. Mais vers le milieu du
IIIe millénaire les villes disparurent brutalement et l’on assista à
un retour à des modes de vie semi-nomades ou villageois. Ce phénomène pourrait
s’expliquer par l’instabilité provoquée par les invasions amorrites et par un
changement des conditions climatiques. Le IIe millénaire est marqué
en Syrie-Palestine par une renaissance de la vie urbaine, l’apparition de nouvelles
technologies (céramique, métallurgie), et la multiplication de documents écrits
provenant d’Egypte, de Mésopotamie et de Syrie. La simple énumération des
villes fortifiées de Palestine (Ez-Zib [Akzib], Kabri, Akko, Dan, Hazor,
Megiddo, Sichem, Silo, Jéricho, Jérusalem…) suffit à révéler un développement
démographique important.
Vers
le milieu du IIe millénaire les documents épigraphiques concernant
cette région deviennent plus abondants, provenant des archives hittites (de
Hattusa-Boghazköy en Turquie), d’El Amarna en Egypte, d’Ougarit sur la côte
syrienne, sans oublier plus anciennement ceux de Mari ou d’Ebla en Syrie. Tous
ces écrits ont révélé qu’à côté des peuples nomades, semi-nomades ou
sédentarisés, une autre population est venue se mêler à ce fond
« cananéen », pour finir par y être totalement intégrée. Il s’agit
des peuples hourrites, des Mitanniens, dont l’histoire et la langue restent
encore en partie à reconstituer, et dont l’importance politique et culturelle
dans le Proche-Orient du IIe millénaire est désormais établie. Descendus des
montagnes du sud de la mer Caspienne ou des monts du Zagros, probablement dès
le IIIe millénaire, les Hourrites s'implantent de la Haute Mésopotamie la Palestine. Ces
A l'époque de la XVIIIe la Palestine la Syrie
Pour cette région de la Palestine la Mésopotamie la Méditerranée la Mer Noire
C’est
dans ce contexte que se déroule la geste des patriarches bibliques, aux différentes
époques supposées pour leurs pérégrinations. Les futures tribus hébraïques
auraient d’abord nomadisé aux abords des villes d’Ur et de Harrân, adorant les
dieux lunaires qui constituaient le panthéon commun des deux cités; la famille
d’Abraham semble porter des noms qui se fondent dans la mythologie de ces
cités, sur lesquelles veillaient le dieu Sîn et sa parèdre Ningal. Lorsqu'ils
s’installèrent en Canaan, les nomades hébreux doivent avoir adopté des coutumes
de leurs prédécesseurs, la
Syrie-Palestine
La
terre d’origine des Patriarches pourrait ainsi être localisée dans la vallée du
Habur : lors de cette période, Nuzi était constituée d'une communauté
hourrite ; de plus, la zone d’Harrân, d’où Abraham émigra vers Canaan et
où Jacob rejoignit la demeure de Laban, se trouve aux confins du royaume de
Mitanni. Or, ce royaume incluait le territoire de Paddan-Aram, d’où est partie
la branche araméenne de la famille des Patriarches ; on peut prendre en
considération la possibilité d’un arrière- fond littéraire hourrite pour Genèse,
XIV. Du pays d’Harrân, Abram émigra vers le Bas Pays – Canaan (Gen.,
XII, 1) – et s’installa près d’Hébron, tandis que Lot gagnait la région de la Mer Morte. La Bible
Concernant l’origine
et le développement de l’écriture alphabétique dans cette région, le point de
cristallisation reste Ougarit, où est apparu l’alphabet. Il est aussi possible
que cette cité portuaire ait pu être influencée dans ce domaine par un autre
centre culturel syrien. Le corpus des documents cananéens cunéiformes est
établi lorsque la « révolution alphabétique » apparaît en Canaan. Une
tablette en cunéiforme alphabétique, datée de la fin du XIIIe ou du
début du XIIe siècle, a été retrouvée sur le site de Ta‘anek, où
avaient déjà été mises à jour des tablettes cunéiformes syllabiques plus
anciennes, proto-sinaïtiques, portant des noms hourrites et indo-aryens.
C’est probablement à
la fin du Bronze Récent qu’a été systématisée pour la première fois l’écriture
alphabétique linéaire dont on a trouvé quelques fragments à Lakish, à Gézer, à
Sichem. Cette nouvelle tradition scribale est à l’origine des attestations
sporadiques de l’écriture alphabétique cananéenne, puis, vers l’an 1000 avant
notre ère, des écritures phéniciennes et paléo-hébraïques. L’écriture hébraïque
de la Bible
Des influences hourrites, qui ont pu pénétrer
la culture levantine à travers plusieurs courants (Mitanni, Habur, Syrie et
Palestine), peuvent être dégagées dans le domaine des arts, dans les pratiques
sociales et dans certaines phases de la vie intellectuelle, aussi bien en Syrie
qu’en Palestine. La glyptique hourrite peut aussi nous éclairer sur certains
points. Les fouilles archéologiques semblent avoir mis en évidence certains
contacts entre la Palestine
Ainsi,
le Mont Carmel, promontoire s’avançant en Méditerranée, marquait la limite
entre les territoires des royaumes d’Israël et de Tyr. A ce titre, il constitua
un point de contact décisif entre différents peuples porteurs de cultures
variées. C’est très logiquement qu’il constitua le lieu du combat entre Yahweh
et Baal (1 R 18), révélant l’importance d’un site sur lequel se tenait le
maître des éléments atmosphériques. Un culte dédié au Zeus Héliopolitain du
Carmel à l’époque hellénistique et romaine confirme le caractère ancestral de
l’occupation d’un mont que les Egyptiens appelaient le « Cap Saint ».
Le rituel auquel Elie s’adonna en ces lieux évoquait très précisément la
fécondité du sol et l’arrivée de la pluie. Ainsi, chacune des populations qui
abordèrent ce rocher emblématique prit conscience de l’exemplarité du Ginti-Kirmil, dont le nom est relié à l’hébreu kêrem El, « le
verger, le vignoble de El ».